Élaborer des contenus pédagogiques efficaces et adaptés au développement de notre économie
Idées
Publié le 25/07/2016
Auteur : Christophe Castro
Caroline Weber est Directrice Générale de MiddleNext, (association professionnelle française indépendante représentative des valeurs moyennes cotées) et membre de plusieurs conseils d’administration dont celui de Toupargel et de GL Events. Elle enseigne régulièrement dans plusieurs facultés et grandes écoles et anime de formations de dirigeants.
Caroline Weber est Directrice Générale de MiddleNext, (association professionnelle française indépendante représentative des valeurs moyennes cotées) et membre de plusieurs conseils d’administration dont celui de Toupargel et de GL Events. Elle enseigne régulièrement dans plusieurs facultés et grandes écoles et anime de formations de dirigeants.
Dans quels cadres enseignez-vous ?
J’ai régulièrement l’occasion d’enseigner dans plusieurs Facultés et Grandes écoles, et d’animer des formations de dirigeants. Et j’y suis souvent conviée en raison de mon expérience des pratiques d’entreprises, en particulier de la stratégie, du management et de la gouvernance.
Il me semble qu’il y a un enjeu capital à faire partager l’expérience des dirigeants d’entreprises avec les étudiants.
Qu’essayez-vous de transmettre ?
Je crois beaucoup à la valeur pédagogique du rapprochement entre théorie et pratique. Cela permet, à la fois, d’avoir une bonne mise en perspective et de rester proche des réalités du terrain. C’est dans cet esprit de mixité que j’ai créé l’institut de recherche MiddleNext, que je travaille avec plusieurs académies, et que la plupart des chercheurs ont un double cursus, une connaissance concrète des mondes académiques et de l’entreprise.
Je n’essaie pas de transmettre des connaissances techniques à mes étudiants : elles sont périmées beaucoup trop vite, notamment dans le domaine des outils logiciels. Je m’attache à leur enseigner des principes généraux utiles.
L’un d’eux est ce que j’appelle «l’art de l’insolence» : plutôt que d’obéir mécaniquement aux habitudes, il ne faut pas hésiter à proposer certaines remises en cause. Non pas avec un esprit frondeur mais dans un souci d’efficacité, de vigilance constante.
Avez-vous des principes directeurs en matière de pédagogie, issus de vos pratiques en entreprise ?
En entreprise, je m’attache à participer, aussi souvent que possible, au rapprochement entre les différentes entités. Car dans les entreprises qui fonctionnent bien, j’observe que les logiques de transversalité se sont finalement imposées – par opposition à un fonctionnement en silo.
Donc plutôt que de se refermer sur les outils et les progiciels, sur leur exploitation locale dans un service ou une équipe, il convient d’en voir les dimensions transversales, d’en appréhender les impacts sur l’entreprise dans son ensemble.
Quand j’exerçais des responsabilités en entreprise, je tentais de m’assurer que les utilisateurs de l’outil de comptabilité, par exemple, connaissaient bien l’organisation générale des ventes et de la production.
Chaque salarié doit avoir une perspective large : il doit savoir exactement où il s’inscrit dans les process. C’est indispensable si l’on veut localiser rapidement les erreurs et éviter de les reproduire, c’est-à-dire faire du contrôle interne intelligent. Les échanges, le travail d’équipe et un esprit de décloisonnement sont donc indispensables. Cette approche, qui inclut un fonctionnement en mode projet, vaut aussi pour les services transverses, comptables et gestion.
En quoi les entreprises de taille moyenne peuvent-elles contribuer à une meilleure professionnalisation des étudiants ?
Les entreprises de taille moyenne sont exemplaires à plus d’un titre, y compris dans leur usage des outils numériques. Comparées aux grandes entreprises, elles sont plus agiles, et comparées aux TPE-PME, elles sont mieux équipées et organisées.
Les bonnes pratiques acquises par les entreprises moyennes mériteraient d’être fortement valorisées et partagées – comme c’est le cas en Allemagne et en Grande Bretagne, où les entreprises de taille moyenne sont respectivement trois et deux fois plus nombreuses qu’en France !
Cette exemplarité et cette expérience accumulée ne demandent qu’à être mises à profit dans des groupes de travail, avec toutes les parties prenantes, pour élaborer des contenus pédagogiques efficaces et adaptés au développement de notre économie.
Les 3 conseils de Caroline Weber
- « ENTREPRISES, ACCORDEZ DU TEMPS À VOS CADRES »pour qu’ils puissent aller enseigner, ne serait-ce que quelques heures.
- ESSAYEZ D’ASSOCIER A LA REFLEXION PEDAGOGIQUE DES PROFESSIONNELS ayant une expérience des entreprises moyennes et de leurs bonnes pratiques.
- DÉVELOPPEZ L’ESPRIT de PARTAGE D’EXPERIENCE, l’agilité, le travail en mode projet et l’initiative individuelle.
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