La montée en compétence des étudiants est extraordinaire !

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Interviews

Publié le 26/02/2018

Auteur : Christophe Castro

Le Pôle RH du centre de Formation Continue de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne propose de nombreuses formations bac+3 et bac+5, professionnalisantes, en apprentissage et en formation continue.

Sorbonne

Gérard Duval

Gérard Duval, responsable de la Relation client de Cegid Talent Management, intervient dans deux d’entre elles. Il répond à nos questions, ainsi que leur responsable pédagogique, Arnaud Pellissier-Tanon.

Quelles sont les Masters dans lesquels vous intervenez ?

Il sont au nombre de deux.

  • Le M2 Gestion Stratégique des Ressources Humaines Master (2 GSRHH) :


Environ 25 étudiants de profil généralistes RH, tous en apprentissage. L'enseignement est orienté vers le développement RH (recrutement, carrières, mobilité, formation, gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, parfois rémunération ou reporting social). Dans leurs missions en entreprise, ils sont amenés à utiliser telle ou telle application RH, sans grande vue d’ensemble.
En cours, ils approfondissent toutes ces matières et ils ont 21 heures de SIRH, , le seul cours à dimension technologique, pour les aider à prendre de la hauteur.

  •  Le M2 Développement des Compétences et Formation en Europe (Master 2 pro DCFE) :  

Lui aussi en cours une semaine par mois et trois semaines en entreprise. Une formation spécialisée, avec des missions en entreprises en GPEC, formation et e-learning. Des profils plus hétérogènes, plus passionnés, mais les besoins des étudiants sont les mêmes : comprendre tout ce que le apporte.

Comment se déroule le module SIRH ?

Arnaud Pellissier-Tanon


Arnaud Pellissier-Tanon : Cet enseignement s’appuie sur l'application Technomédia de Cegid. Il dure 21 heures, réparties en 3 séances : 2 journées le même mois, et 1 journée le mois suivant. Une journée complète est consacrée à l’utilisation de l'application, en utilisant l'ensemble des processus métier (recrutement, formation, gestion de la performance, etc.).
En pratique, nous nous focalisons sur un ou deux processus, pour essayer de sensibiliser aux avantages opérationnels apportés par ces outils.
La première journée est consacrée au rôle du SIRH. Les étudiants découvrent comment le SIRH s'inscrit dans les rouages de l'entreprise et quels en sont les principaux enjeux. La 2ème journée est centrée sur l'outil et sur des cas d'usage fréquemment rencontrés en entreprise. C’est la journée que nous venons de décrire. Et la 3ème journée est orientée vers le pilotage des données et le reporting, en allant jusqu'au prédictif : quels sont les indicateurs pertinents, comment sont-ils construits, etc.
 

Comment intervenez-vous dans ce cadre ?

Gérard Duval :
Pendant la première journée nous passons en revue les enjeux de la fonction RH dans un environnement de plus en plus global marqué par une évolution technologique sans précédent. Cette journée qui s’organise autour de partages d’expérience des participants et d’apport issus d’études du marché permet aux étudiants de mieux appréhender l’intérêt du système d’information Talent pour la fonction RH ainsi que les déterminants présidant au choix de la solution et à sa mise en œuvre.
Dans la deuxième journée un consultant fonctionnel vient faire travailler les participants sur la solution de Cegid Talent. Chaque participant déroule des processus RH complets (Performance, Formation). Enfin lors de la Troisième journée, je présente aux étudiants l'outil People Vision (Cockpit RH) que Cegid a développé. L’objectif est de mettre en valeur la finalité de tout système de gestion des talents, à savoir permettre à un manager ou un responsable RH de piloter son activité, via des indicateurs génériques ou créés pour l'entreprise.

Qui sont vos étudiants et quels objectifs leur assignez-vous ?

Arnaud Pellissier-Tanon : Tous nos étudiants sont en activité professionnelle : ils ont tous vu et utilisé des masques de saisie dans un SI. Mais il leur manque une véritable compréhension des tenants et des aboutissants. C'est en remettant l'outil dans son contexte global que nous les aidons à progresser : comment entrer ou rechercher des données, identifier les données significatives dans un contexte, effectuer des tris ou des présentations parlantes, etc. Nous les aidons à comprendre la demande de la maîtrise d'ouvrage et la réponse de la maîtrise d'œuvre. Et bien sûr, tous les incidents qui ne manquent pas d'intervenir tout au long d’un projet !
Cette vision globale et ce choix précis des indicateurs sont des aspects très importants, aujourd'hui trop rares dans le cadre habituel des formations continues. Dans notre filière, le théorique et le pratique se renforcent mutuellement : les étudiants découvrent toute la puissance que peut apporter l'outil SIRH dans le cadre du reporting social.

Quelle vision du SIRH les étudiants acquièrent-ils ?

 Gérard Duval : Ils ont, au départ, une vision trop parcellisée. Notre objectif pédagogique est de les aider à en sortir ! D'où notre volonté de présenter des processus complets, de A à Z. La 2ème journée est très formatrice sur ce plan. Nous essayons de leur faire une présentation globale de l'outil et des processus, afin de leur transmettre une vision aussi systémique que possible. L'idée consiste à ne pas les laisser se contenter de la simple maîtrise d'opérations partielles : nous les incitons à prendre de la hauteur. Ils doivent se placer "dans les chaussures" du décideur et voir quel usage il pourrait faire des données extraites !
 
Les étudiants considèrent d'abord l'outil comme une fin en soi... ce qui est une erreur ! L'outil n'est qu'accessoire. La première question que l'étudiant doit se poser est celle-ci : de quelles données précises ai-je réellement besoin ? Ensuite, la façon d'y accéder n'est pas compliquée. Ils doivent comprendre que la finalité du SIRH est d'agréger des données, puis de les traiter pour obtenir des indicateurs fiables, afin de prendre de bonnes décisions.
 
A la fin du cursus, nous demandons aux étudiants de faire un travail récapitulatif. Ils doivent produire un cahier des charges, sur une base qu'ils connaissent déjà, en général leur entreprise. Cela leur permet de réfléchir et de formaliser les caractéristiques du système de gestion qu’ils envisagent de mettre en place.

Dans quelle dynamique pédagogique vous placez-vous ?

 Gérard Duval : Pour répondre au mieux aux attentes pédagogiques exprimées par les enseignants et les étudiants, nous essayons de multiplier les échanges et les bilans. Cette année, en concertation étroite avec Arnaud et son équipe pédagogique, nous avons changé d'approche. Nous sommes passés du cadre traditionnel "professeurs vers étudiants" à une dynamique collaborative. Cela afin de profiter de la grande diversité d'expérience des participants.

Qu'est-ce que les étudiants découvrent en manipulant l'application SIRH ?

Gérard Duval :  Dans le rapport d'étonnement qui leur est demandé, nous notons :

  • des outils cohérents et bien packagés,
  • la capacité de People Vision d'apporter du prédictif,
  • comment l'organisation de données autour d'indicateurs permet aux managers ou aux RH de piloter très efficacement,
  • un sentiment d'autonomie accru, dès lors que l'étudiant prend conscience de l'impact qu'il peut avoir quand il a bien compris dans quels cadres il pouvait placer le SIRH.

Arnaud Pelissier-Tanon : Avec le module animé par Gérard, la montée en compétence des étudiants est extraordinaire. Ils comprennent qu'ils ne sont plus seulement des agents passifs qui vont saisir de l'information dans un SI. Ils gagnent en force d'analyse et de proposition, ce qui augmente leur confiance en soi. Tout cela les prépare de façon évidente à des postes à responsabilité. En termes d'employabilité, quel bilan faites-vous ?
 
Gérard Duval : Il me semble que ces formations permettent aux entreprises d'accueillir en leur sein de jeunes collaborateurs qui ont été sensibilisés à l'impact positif du SIRH. Ils deviennent ainsi les ambassadeurs d'un outil qui permet à l’entreprise d'améliorer ses performances humaines et d'accélérer sa transformation numérique. Nous offrons aux étudiants de bon niveau, qui ont de l'expérience, la possibilité de rejoindre les équipes RH de Cegid.

Arnaud Pellissier-Tanon : Nous sommes vraiment reconnaissants à Gérard de son implication dans ce module de SIRH et à Cegid Education pour son soutien, un mécénat éducatif de très belle qualité. Nous voyons son impact positif sur la professionnalisation et l'insertion professionnelle de nos étudiants. C'est pourquoi nous étudions ensemble d'autres projets de formation centrés sur le SIRH. Focus RH en a parlé l’automne dernier. La Sorbonne va former des professionnels du SIRH (article FocusRH)
 
Nous ouvrons à la rentrée de septembre un Master (1&2) entièrement consacré au SIRH, toujours en apprentissage, et prévoyons, à la rentrée 2019, l’ouverture du M2 aux professionnels en reprise d’études, dans le cadre de la formation continue. Master 1 & 2 spécialisé en SIRH