Enseigner la gestion: les 6 avantages des progiciels professionnalisants.

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Idées

Publié le 19/09/2016

Auteur : Christophe Castro

Les étudiants et les entreprises employeuses partagent le même but : faire parfaitement correspondre l’enseignement théorique et pratique aux réalités du terrain. Autrement dit, le temps d’adaptation doit être minimal au moment du stage ou du premier emploi.

image d'un bureau

1. Ils offrent des simulations réalistes aux étudiants

Les étudiants et les entreprises employeuses partagent le même but : faire parfaitement correspondre l’enseignement théorique et pratique aux réalités du terrain. Autrement dit, le temps d’adaptation doit être minimal au moment du stage ou du premier emploi.

Les progiciels professionnalisants, notamment les Progiciels de Gestion Intégrés (également appelés PGI ou ERP), répondent à cette exigence puisqu’ils sont utilisés en entreprises et qu’ils structurent de nombreuses et importantes pratiques professionnelles. La pertinence éducative de ces progiciels est parfois même Reconnue d’Intérêt Pédagogique (RIP : habilitation délivrée par le Ministère de l’Education Nationale).

Le réalisme des simulations proposées aux étudiants ne dépend pas seulement des outils progiciels : la qualité des scénarios pédagogiques qui les accompagnent est déterminante. Et les scénarios les plus réalistes résultent du dialogue entre enseignants et entreprises.

C’est ce réalisme qui, in fine, mobilise le plus efficacement l’attention des étudiants, toujours très concrets et tournés vers l’action dans les filières de gestion.

2. Ils répondent aux attentes de la génération Y

Les sociologues continuent de s’interroger sur l’existence et les contours des générations Y, Z et autres Digital Natives… Au-delà de ces débats, pour les enseignants que nous avons interviewés, ces générations d’élèves et d’étudiants ont manifestement des traits communs identifiables. Et notamment une forte affinité avec les outils numériques pédagogiques et avec les nouveaux usages liés à la mobilité. L’absence d’inhibitions face aux outils numériques est caractéristique de ces générations. Contrairement à beaucoup d’adultes qui, en formation, ont encore besoin d’être encouragés, les nouvelles générations manifestent une grande appétence devant les outils numériques.

Nul besoin de leur tenir la main pour qu’ils s’emparent du clavier ou d’une tablette : ils sont nés avec ! Cet esprit d’initiative et d’exploration les amène à proposer aux autres élèves et enseignants des solutions qu’ils ont découvertes par eux- mêmes dans les progiciels. A l’inverse, cette facilité amène trop souvent les étudiants à se focaliser sur l’utilisation pure des progiciels ou des applicatifs, en perdant parfois de vue l’objectif métier à atteindre. Tous les enseignants que nous avons rencontrés le constatent et ont développé des stratégies pour amener leurs étudiants à prendre de la hauteur.

Par ailleurs, l’absence d’inhibition vis-à-vis des outils numériques ne signifie pas que ces digital natives soient des experts numériques : leurs connaissances pratiques sont souvent basiques ! Les enseignants gardent donc bien la main sur la pédagogie mais la vision des étudiants est de nature à accélérer la transformation numérique des entreprises.

3. Ils s’appuient sur la culture du jeu vidéo

Les générations actuelles d’élèves et d’étudiants ont passé des centaines d’heures sur les jeux vidéos, les filles n’étant pas en reste contrairement aux idées reçues (52% des joueurs sont des femmes, selon le Syndicat National du Jeu Vidéo/SNJV, voir Qui sont les joueurs de jeux vidéo).Cette culture du jeu vidéo est souvent partagée avec les enseignants et les parents : le joueur a 41 ans en moyenne et 40% des parents sont des joueurs, selon le SNJV.

Plus généralement, on assiste à une gamification» ou ludification de nos sociétés c’est-à-dire à une intégration des codes et des comportements issus des jeux vidéos. Bien que les jeux vidéos regroupent des genres très différents, ils confrontent fréquemment à des défis individuels ou collectifs. Cette culture du défi, qui mêle compétition et coopération, peut être utilement mobilisée avec des outils numériques pédagogiques.

Et cela non seulement avec les jeux vidéos pédagogiques (serious games), mais aussi avec les Progiciels de Gestion Intégrés  (également appelés PGI ou ERP). En effet, ces progiciels relient de nombreux utilisateurs dans l’entreprise, organisés en communautés (équipes, services, business units…).En manipulant ces progiciels dans un cadre pédagogique, l’étudiant prend conscience de l’existence de ces communautés dans l’entreprise, de leurs interactions, et de ses responsabilités professionnelles vis-à-vis d’elles. Quant aux jeux de rôles, ils sont désormais enseignés dans bon nombre de filières de gestion et de management. Grâce à eux – notamment organisés autour d’un PGI par un enseignant – l’étudiant change successivement de «métier» et découvre comment une erreur initiale de saisie peut se propager d’un service à un autre. Ce qui lui permet d’en mesurer l’impact négatif sur la performance globale de l’entreprise, et le mobilise pour l’éviter ou la corriger. Cette culture du défi et cet esprit «réseau» sont devenus pour les étudiants des notions faciles à intégrer puisqu’elles sont déjà au cœur des jeux vidéos ! A l’inverse, sur le plan sociétal, le décrochage scolaire est un phénomène préoccupant, constaté en France comme aux Etats-Unis. Pour tenter d’y apporter des réponses, les caractéristiques positives des jeux vidéos amènent certains experts de l’éducation numérique à les envisager comme une solution à l’échec scolaire des garçons.

4. Ils participent à une meilleure employabilité, tout au long de la vie

Comme le soulignent les enseignants et les représentants du monde de l’entreprise que nous avons interrogés, l’employabilité ne doit pas se cantonner à un objectif à court terme. Certes le fait de trouver un emploi pour un jeune diplômé est appréciable pour l’individu et pour la société, même si dans les professions de la gestion, comptabilité, et paie, l’accès à un premier emploi est moins problématique que dans beaucoup d’autres filières. Le vrai défi semble plutôt de maintenir l’employabilité de l’individu au fil de ses changements de carrière, volontaires ou contraints.

D’un point de vue pédagogique et technique, cette capacité de l’individu à changer ultérieurement de fonction repose sur plusieurs aptitudes :• la compréhension des grands principes théoriques et une relative indépendance vis-à-vis des outils progiciels, plutôt que la simple capacité à reproduire mécaniquement des modes opératoires progiciels ou à maîtriser l’outil pour l’outil,• une vision transversale de l’entreprise plutôt qu’une tendance à arrêter sa vision et ses responsabilités aux frontières du service ou de l’équipe. En effet, ces4 progiciels permettent de découvrir la transversalité des flux et des processus, de matérialiser les impacts transversaux qui caractérisent une entreprise.

Les PGI en particulier peuvent donner lieu à des simulations ou être utilisés comme des outils décisionnels, afin de donner aux étudiants une meilleure perception de l’organisation d’une entreprise et de son Système d’Information,• une aptitude à cartographier ses propres compétences et celles des collaborateurs concernant les outils et les méthodes. C’est-à-dire être capable de repérer les synergies, et les éventuels hiatus, entre compétence individuelle et compétence collective. Et pouvoir identifier quelles compétences sont à abandonner ou à acquérir, tant au niveau personnel que des équipes, conformément aux principes de la Gestion Prévisionnelle de l’Emploi et des Compétences (GPEC).

5. Ils entraînent un changement de posture valorisant pour l’enseignant

Il n’y a pas que les étudiants et les entreprises qui puissent tirer avantage des outils numériques pédagogiques. Les enseignants aussi peuvent y gagner, en opérant un changement de posture. Car c’est l’un des grands constats des enseignants et experts en éducation que nous avons interviewés : ce changement de posture est rendu nécessaire, à la fois par les outils numériques et par les attentes nouvelles des étudiants.

Ce changement se caractérise par :

  • une organisation autour des progiciels professionnels, en particulier, les Progiciels de Gestion Intégrés (PGI ou ERP), qui se placent naturellement au centre des attentions, par le fait qu’ils ont un rôle structurant en entreprise
  • le nouveau rôle de l’enseignant consistant plutôt à accompagner ses étudiants, à les inciter à l’expérimentation et à les responsabiliser au sein de petits groupes de travail
  • la proposition de modes d’emploi progiciels pouvant être adoptés ou élaborés pour faciliter la découverte. L’enseignant gagnant ensuite à susciter et valoriser les initiatives de ses étudiants, afin de développer leur autonomie
  • la sélection ou la production, en amont des cours, des contenus pédagogiques les plus pertinents. Ces contenus et scénarios pédagogiques ayant surtout pour objectif de transmettre les méthodes et les objectifs métiers. Ce changement de posture peut apparaitre comme une «décentralisation» de l’enseignant, au sens où il n’occupe plus une position monopolistique dansa diffusion du savoir. Pour beaucoup d’enseignants interrogés, la valeur ajoutée qui en résulte est un plus grand confort personnel et plus de plaisir au travail.

6. Ils permettent des synergies avec d’autres enseignants

Pour l’enseignant, le changement de posture évoqué précédemment a une contrepartie : l’investissement en amont dans la production ou la sélection de contenus pédagogiques adaptés aux outils numériques professionnels ou professionnalisants. Comme l’ont souligné plusieurs des spécialistes que nous avons sollicités, ce méticuleux travail d’élaboration gagne à être effectué avec d’autres enseignants, et autant que possible avec des représentants du monde de l’entreprise. Dans ce cadre de co-création de contenu et de croisement d’expériences, les enseignants peuvent sortir d’un certain isolement, réduire la charge de travail individuel et, finalement, disposer de contenus pertinents et opérationnels. Autre avantage de ce travail d’équipe : il permet d’inviter ou de rencontrer des professionnels, avec l’objectif de produire des contenus en adéquation avec les pratiques et les besoins des entreprises. Occasion aussi pour les enseignants eux-mêmes d’expérimenter transversalité du travail en entreprise et aspect collaboratif.